jeudi 28 mai 2009

Bucarest-İstanbul ou l´art de la fénéantise


Mehaba !

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Bucarest-Constanta, littoral de la mer Noire.

Nous nous essayons au stop, au bord d´un grand boulevard dans la banlieue de Bucarest. Un homme s´arrete au bout de 45 min. Un militaire (encore un), ravi de nous montrer que sa Logan roule a plus de 185 Km/h, prend en chasse de puissantes Mercedes. Nous serrons les fesses en écoutant du Nirvana et du Joe Dassin...curieux personnage. Ce dernier nous paye le repas et nous pose dans un bus refusant de nous laisser au bord de la route vers la Bulgarie, "trop dangereux" nous dit-il.

Curieuse méfiance que l´on retrouve hélas chez nous et qui consiste à croire que le voisin est plus méchant, dangereux et malhonnete. Les roumains étaient censés etre des voleurs, les bulgares des bandits. Aujourd´hui les turcs de l´ouest nous mettent en garde contre les turcs de l´est. "Vous les avez rencontré?" demandai-je. "Non, mais on en parle ,a la télé..." C´est si facile d´avoir des préjugés parce qu´un reportage, un débat de PMU, un racontar maintes et maintes fois déformé vous confortent dans une perception fausse d´un pays que l´on ne connait pas. Voyager vous épure le cerveau de ces idées reçues. Comme si la truande était l´apanage d´une société ou d´un pays tout entier, voire pour certains d´une race.


Le lendemain nous passons la frontière bulgare à pied au milieu des coquelicots. Nous roulons de bus en bus le long du littoral, les stations balnéaires "ornent" si l´on peut dire la cote, des myriades d´hotels et de casino se succèdent et semblent attendre le tsunami touristique de l´été dont on se demande s´il arrivera un jour. Rien ne sert de s´attarder dans ce paysage de Monopoly, nous enchainons les villes et roulons vers le sud.

Village d´Obzor.

Nous passons 2 jours sur la plage de ce village relativement préservé ou quelques promeneurs viennent tremper leur pieds dans une eau relativement bonne. L´occasion de se baigner et de déguster dans le sable une ultime cote de porc avant un été 2009 sous le signe du croissant et de la viande de mouton. La visite de la Bulgarie aura duré 3 jours, c´est court mais il nous faut continuer un peu plus à l´est...

Quelques grands moments de stress au bord de la mer Noire...

Malko Ternovo, extreme sud de la Bulgarie.

Toujours à pied. Nous marchons sac au dos sur une route déserte qui grimpe au milieu d´une colline. Ce sont finalement les dounaiers bulgares qui nous mènent jusqu´à la frontière dans leur Land rover. Nous quittons l´union européenne à pied et entrons en Turquie sous l´oeil imperieux et omniprésent de Mustafa Kemal (Ataturk) dont le portrait ou statue orne chaque bureau, commerce ou poste frontière.

Premiers jours en Turquie...

Nous basculons de l´autre coté de la montagne et changeons de décor. Les minarets ont remplacé les clochers. Curiosité des villageois devant ces deux énergumènes sac au dos, les salutations fusent, on se sourit et on découvre la langue turque qui est loin d´etre simple. Nous réapprenons à dire bonjour, merci... routine du voyageur itinérant qui au bout de plusieurs pays s´habitue à changer de langue toutes les semaines...

La gentillesse des gens est ici encore plus forte. Le mot "français" fait encore apparaitre bien des sourires sur les visages. quelques uns y vont de leur poème appris à l´école il y a bien longtemps et qui, resté caché dans un petit recoin de la mémoire, permet aujourd´hui de commencer une conversation. L´hospitalité de ces gens est désarmante. On s´afère autour de vous, les ordres fusent, on court pour vous servir, vous faire gouter des cerises, des fraises, des poivrons farçis (Dolma), de la soupe, un yaourt d´un gout à nul autre pareil et bien sur l´éternel thé (Çay) qui ici rythme la journée depuis des temps immemoriaux. Rien a faire, vous devez rester assis, il faut abdiquer et jouer le pacha sous peine de vexer votre hote.


Nous logeons a Derekoy dans une pissiculture entre des sacs de granulés pour poissons et de vieux moteurs rouillés. Dehors les truites sautent dans leur bassin, les grenouilles se chargent de nous bercer, la nuit est humide et sent le poisson.

Rencontre avec Keskin a Derekoy.

Nous déambulons en bus. Les transports publics sont ici le moyen le moins cher de se déplacer et ces derniers vous emmènent partout. Une organisation de très très loin supèrieure à la France, dans un pays ou le litre d´essence coute 1,5 euros et ou les voitures sont plutot discrètes.

A Kirklarelı, une femme nous paye notre premier Doner Kebap. Elle a travaillé 24 ans à Paris avec son mari pour Chanel à faire des vestes, ses enfants sont restés là bas. Sa gentillesse, sa bonté font du bien. On parle de la France, de Stamboul et de la sécurité sociale...


A Vize c´est Habip et sa famille qui insistent pour que l´on vienne passer avec eux une soirée tout en bavardage. İnvitation à la maison, nos sandales sont pretes, le barbecue chauffe, notre chambre nous attend. La fille d´Habip nous questionne, son dictionnaire a la main. Nous bavardons dans un magma de franco-anglo-turquo-gesticulations à faire palir un académicien. Une vieille télé mourante diffuse en noir et violet des jeux télévisés d´un autre age et semble lacher son dernier soupir entre 2 cuillères de Yaourt. Photos, rires, promesses de se revoir et de revenir un jour en Turquie...un jour...peut etre...enfin surement!

Habip et sa famille a Vize.

Salade, jus de citron, poulet grillé et saucisson...de vache bien sur!


Environs du village de Binkilıç, à 100km d´Istanbul.


Nous siestons sous un chene. Le chant du muezzın depuis le village voisin arrive jusque nos oreilles avant que le vent ne l´emporte et ne laisse la place au coassement des grenouilles et au chant des oiseaux. En bas dans le ruisseau, un groupe de petites tortues traversent le cours d´eau en cognant leurs carapaces...Paysages agricoles, champs de blé mélangés aux coquelicots. Un berger passe, s´assoit, sourit, nous regarde, essaye de discuter, reste là et repart d´un pas tranquille vers une journée sans histoire.
Dans ces moments, le voyage vous dépouille, vous nettoie. Savoir ou se trouve le prochain point d´eau, si 300 g de pates suffiront pour le prochain repas du soir sont les seules questions existentielles qui occupent votre esprit. Gouter le temps qui passe est un luxe qui ne coute rien et qui vous offre beaucoup.
Nous restons là à rever sous les nuages et respirons à grands poumons cette nonchalance régénératrice, avant la tornade de la Grande Stamboul et de ses 16 millions d´habitants.

1 commentaire:

  1. salut mon Prout ji heureux de voir ke ton voyage se passe bien Tu m as l air heureux et c est ce ki compte dans ce monde de fou Ici c est de plus enb plus dur et parfois je me prend a rever de partir avant de commetre l irreparable MJ ai lair grave a m entendre mais je reste innebrenlable tel le roseau dans la tempete Gros bisoux Yeha noha mon ami a plus ANTO

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