mardi 30 juin 2009

Un soir a Zanjan

Le trajet toujours...

Hamadan, sud ouest de Teheran

Nous poursuivons notre route et avalons les kilometres. A Zanjan nous sommes accueillis par une famille qui va se charger de nous faire visiter les alentours. Tout le monde est aux petits soins. En Iran se pratique une regle de politesse sacrosainte. Le "Taarof". Mieux vaut connaitre cette etrange coutume avant de mettre les pieds en Iran. Quoi qu'est ce? C'est simple, lorsque vous prenez le taxi et que vous sortez vos billets a la fin du trajet pour payer, le chauffeur avec le plus beau des sourires refuse l'argent. Attention, c'est la qu'il faut insister, parfois plusieurs fois pour payer le dit chauffeur. Sans quoi si vous partez sans payer il sera reellement mecontent! Cette regle s'applique tout le temps en Iran a plus ou moins forte dose. Si vous finissez votre assiette on vous ressert systematiquement. Lorsque l'on passe une porte on vous laisse systematiquement passer devant. Il en resulte des joutes de politesse assez coquasses et parfois lassantes ou chacun se rend l'appareil et ou parfois on ne sait plus si l'on doit refuser ou accepter le service offert.

Ce soir la a Zanjan, sur les hauteurs, nous regardons voler les cerfs volants et discutons de l'Iran toujours et encore. Ces echanges sont pour nous savoureux et riches d'enseignement sur un pays que nous ne connaissions que tres peu. Autour de nous les iraniens se massent par voitures entieres dans leurs voitures pour prendre le frais apres la journee d'ecole ou de travail. Pique nique au bord des routes, on grignote du mais et on boit du the.

Nous voici au coeur du famille irannienne,le taarof est applique du matin au soir,sans relache, les enfants se chamaillent en farsi,on mange de la glace trois quatre fois par jour... La bonne cuisine turque nous manque. Chaque rencontre est riche et eprouvante. Beaucoup d'echange avec nos hotes mais peu de temps pour soi, c'est ca les rencontres...

Le lendemain nous partons en famille, a 6 dans une petite voiture visiter les alentours de Zanjan. Soltaniyet et son mausolee gigantesque en l'honneur d'Il Khan Oljeitu, datant du 14eme siecle. Une construciton magnifique et haute de 49 metres, decoree de riches mosaiques et peintures. Nous terminons la journee au frais dans les grottes de Khatalekor.

Le paysage en Iran prend une tout autre dimension. Les distances s'allongent, les montagnes s'eloignent comme si l'on avait pris un rouleau a patisserie pour etaler une pate a pizza. Plaines immenses couvertes de champs de ble, montagnes lointaines noyees dans une brume tenace qui vous gomme toute l'horizon. Impossible de prendre une photo dans la journee, tout n'est qu'un halo poussiereux et flou. Nous sommes em altitude (autour des 2000m) et la chaleur commence a nous envelopper, la sueur commence a perler le long de nos fronts, nous descendons vers le sud...Les odeurs dans les rues devienent plus fortes, les fruits plus exotiques (mangues, dattes...) et les microbes commencent a nous montrer le chemin des toilettes plus que de raison.

Aujourd'hui nous sommes a Hamadan. Les touristes ici sont rares voir quasi inexistants. Le voyageur se sent presque seul et plus que jamais observe. Imaginez un grand blond avec une casquette accompagne d'une femme habillee en rouge et bleue portant un sac a dos aussi gros que le sien! Dans les rues les femmes en chador noir se deplacent tels des fantomes glissant sur le sol. Les jeunes etudiantes s'enhardissent et lunettes Gucci sur les yeux, maquillage appuye, osent laisser depacer un peu de leur frange hors d'un voile qui irresistiblement part vers l'arriere...

Les iraniens sont incroyables et vous accostent sans cesse, l'un pour perfectionner son francais, l'autre pour vous montrer qu'il parle mieux anglais que vous, vous raconter son voyage en Thailande ou ses etudes en Suede. Tous pensent que nous sommes des personnes tres riches pour voyager pendant 5 mois...ils ont raison, ici nous sommes les gens riches et c'est comme ca.

Les chauffeurs de taxi et gerants d'hotel eux, ne ratent pas une occasion de vous delester de vos nombreux billets de banque et de vous rendre moins riches. Marchandage feroce ou souvent l'on est perdant, chipotage pour quelques milliers de rials, on en devient ridicule (un euro = 14000 rials...). Demain depart pour Esfahan, la merveilleuse cite aux mille merveilles, a suivre..

Un soir a Zanjan...



Visite du mausolee de sultaniyet.
La religion muulmane, rejetant toute forme d'iconographie se rattrape par un festival de formes geometriques. On ne s'en lasse pas.






Mais grille le long des routes

Visite des grottes de Khatalekor



Sur la route entre Trabriz et Zanjan

Mosquee au bazar de Tabriz

Autour du Bazar a Tabriz


vendredi 26 juin 2009

Un soir a Tabriz


Un soir a Tabriz...(merci a D. notre ami voyageur)


Tabriz Iran. Deuxieme ville du pays.

Nous y sommes. Toujours un peu plus a l'est, curieux et hesitants, nous franchissons le pas. Un passage de frontiere a pied pour changer, quelques formalites et quelques centaines de Km en bus pour commencer. Attention l'Iran est un pays immense aux distances effarantes.

5 h de bus pour aller a Tabriz ou nous rencontrons P.

P. est une jeune iraniennede 23 ans qui vit a Tabriz avec sa famille. Grace a P. nous allons decouvrir en quelques jours les multiples facettes de la culture Azeri. Oui le saviez vous? En Iran on retrouve des armeniens, des kurdes, des perses, des turkmenes, des baloutches et des azeris. Les azeris(25% de la population du pays), que l'on appelle les "turcs" en Iran, sont concentres dans le nord ouest du pays dans une region que l'on appelle l'Azerbadjan (comme le pays situe un peu plus haut). Ici on parle un melange de Turc et de Farsi. Le voyageur ne se sent pas tout a fait perdu, il est encore possible de blablater ses quelques mots de turc appris le mois precedent.

Cote ecriture nous faisons un bond de 2000 ans en arriere. Nous voici completement perdus et incapables de dechiffrer une seule enseigne de magasin, un horaire, un prix...Le voyage en solo a ici un parfum d'aventure bien concret et reel.

P. et sa famille nous prenent sous leur aile et nous emmenent ballader dans Tabriz et ses alentours. Escapade au village de Kandovan, la Cappadoce iranienne, avec ses maisons troglodytes.

Tabriz, c'est aussi un bazar couvert tentaculaire, le plus grand de tout le moyen orient. Marchands de tapis, d'epices, joailliers, se bousculent dans une joyeuse cohue sous les voutes en briques, transpercees parfois par un rayon de soleil. De temps en temps, un homme, une femme vous hele et vous lache un "welcome in Iran" comme s'il allait vous demander l'heure...

Tabriz ce sont de nombreuses mosquees mais aussi de nombreuses eglises qui rappellent que la communaute armenienne fut par le passe tres presente ici. Un peu moins aujourd'hui.

Apres la gentillesse turque nous goutons les charmes de l'hospitalite iranienne. Nous passons de longues heures a discuter avec P. de son quotidien, de ses reves, de son pays. Decouverte lente et fastidieuse d'une histoire touffue et complexe. La perse, ses civilisations, ses conquetes, ses religions, la tache est ardue mais passionnante.

Nous rencontrons au passage un allemand parti pendant plusieurs annees faire le tour du monde en moto et part bientot pour le Pakistan et l'Inde... Echange d'experiences et d'envie d'aventure aux quatres coins du monde. La grande famille du voyage ne choisit pas ses rencontres et se se retrouve au hasard du vagabondage.

Voila, l'Iran nous a conquit, nous a seduit. Le voyage, c'est etrange. Un nom sur une carte, des idees preconcues plein la tete, on part histoire de voir...et cela n'a rien a voir...

Nous finirons ces quelques lignes par une video, prise hier dans une ecole de musique ou le beau frere de P. enseigne le Kamancheh, sorte de petit violon que l'on tient a la maniere d'un violoncelle sur le genou. Accompagne de percussions, accordeon, clarinette et du Tar, cette sorte de petite mandoline, un chanteur entonne en l'honneur d'un poete present ce soir la une serie de chants azeri. Force et melancolie evoquant la ville de Tabriz, l'Azerbadjan et les grands malheurs de la vie.

Entoures de tous ces musiciens nous passerons ce soir la l'une des plus belle soiree de ce voyage, dans cet Iran ou la vie continue et ou le sourire qui ne coute rien vous est ici offert le coeur sur la main.




Deuxieme extrait un peu court, plus de batteries...







La mosquee bleue, Tabriz








Village de Kandovan.




Le bazar de Tabriz
















samedi 20 juin 2009

İnoubliable escapade au Kurdistan

Van, Kurdistan...

La carte du Kurdistan, à cheval sur 4 pays...




Sur la route de Bahcasaray

Le climat ici a changé. Les touristes à Van sont plus rares. On vous observe, on vous scrute, on rigole sur votre passage. Bref on ne passe pas inapercu. La population est jeune, une armée de poulbots peuple les rues et tente de gagner 4 sous, l´un la balance sous le bras vous proposant de vous peser, l´autre vendant des paquets de mouchoir, des chewing gum, des ceintures, des cigarettes ou quelques paires de chaussettes. Votre passage déclenche une série de "hello what is your name?" hésitants et rapide. Un peu une manière de dire timidement bonjour a ces étrangers et de montrer que l´on a appris quelques mots d´anglais à l´école.

Las des hotels de ces derniers jours et de se déplacer de gares en gares, nous décidons de piquer vers le sud et le Kurdistan pour aller au village de Bahcasaray, gratifié de quelques lignes dans le Lonely Planet (guide) comme étant un endroit magnifique. Alors nous partons...Nous attendons le bus à Van pendant 5 heures dans le salon de coiffure de Feti qui du coup nous offre repas, thé sur thé, nous emmène visiter la ville dans sa grosse chevrolet, nous montre ses chats et en profite pour me raser la barbe et me faire une "sublime" raie de coté...Merci Feti et en route pour Bahcasaray.

Le Kurdistan c´est le pays de l´élevage, des bergers en Kéfier rouge et blanc et pantalon kaki, de la maison en brique de terre cuite, un pays non reconnu mais dont l´identité semble bien réelle. Le Kurdistan c´est surtout le pays des montagnes, ces montagnes couvertes de neige et d´innombrables troupeaux de moutons qui tapissent les versants, ces montagnes qui durcissent la vie de leurs habitants et dont les gens de la plaine souvent se méfient...

On nous avait prévenu à İstanbul. İci ce n´est plus la Turquie, rien à faire dans cette région à part risquer sa vie. Bon...

Le minibus s´enfonce au fond d´une vallée, passe un col à 3000m d´altitude et redescend par une route vertigineuse sur le village de Bahcasaray et ses 4500 habitants bloqués par la neige pendant 6 mois chaque hiver. Notre arrivée est un évènement. A Bahcasaray il n´y a pas d´hotel. On se bouscule pour nous arroser de thé et nous inviter à passer ici quelques jours.


Hamdi, un jeune étudiant en vacances nous prend en charge avec son anglais hésitant et nous passons la soirée en compagnie de sa famille qui ici peuple la moitié du village. On s´assoit sur le sol, les femmes restent à l´interieur, les hommes afallés sur des coussins tripotent leur téléphone portable en fumant des tonnes de cigarettes. İci chacun a sa place et il convient de la respecter. Au Kurdistant on parle kurde, il faut donc recommencer à zero et tenter de se faire comprendre avec les quelques mots de turcs que l´on a peiné à apprendre depuis quelques semaines.

Rien à faire, nous sommes les invités, nous dormirons au chaud dans une maison rien que pour nous et nous serons nourris pendant deux jours. Le temps à Bahcasaray s´écoule plus lentement. Ce soir nous restons là, en chaussettes sur des tapis en sirotant du thé, et en écoutant le chant du muezzin qui va rebondir de falaises en falaises pour remplir toute la vallée.

Séduit par l´endroit nous y resterons 2 jours, le temps de visiter quelques ruines, sources, ponts, d´avaler des litres de thé, de se délecter de pastèque et de ce merveilleux fromage de brebis kurde aux herbes qui vous fait oublier en un clin d´oeil le camembert qui en voyage vous manque tant.


Le village nous regarde, nous veut, nous invite. Poignées de main, salamalek en tous sens, parties de dames, photos, on ne s´ennuie pas à Bahcasaray. Je blague avec l´imam du coin, petit homme rond, cigarette au bec, qui tout heureux de me montrer son anglais, discute tour à tour de Jésus, de l´İran et de ses poètes, de la démocratie, du génocide arménien et de la France ou il y aurait beaucoup d´athéisme parait-il.

Céline passe du temps avec la gente féminine, bien à part. Petits échanges de cadeaux meme s´il est difficile de dire merci en offrant soi meme quelque chose.


Mais le temps passe et rester plus longtemps serait abuser de cette hospitalité sans limite dont on ne se lasse pas. Nous quittons avec tristesse cet endroit magique et restons silencieux dans le bus qui nous ramène à Van, le temps de digérer toutes ces rencontres. Sur la route, les femmes au voile bordé de perles et les enfants partent sur des anes pour la traite des brebis, un chanteur kurde dans le poste hurle toute sa mélancolie dans des chants interminables qui rappellent les complaintes gitanes espagnoles et leurs longs tremolo.


Nous rentrons sur Dogubayazit, ville frontalière avec l´İran au pied du gigantesque mont Ararat qui du haut de ses 5200m domine l´Arménie, l´İran et la Turquie. Nous restons au calme dans notre hotel, le temps de prendre les informations de l´İran voisin...


Bahcasaray, à la terrasse d´un café...


Hamdi et ses cousines



Retour de la traite

Hamdi et sa famille


Visite d´une ancienne église arménienne



Bouchons sur la route de Bahcasaray...



Mahmud et sa femme


Soirée barbecue


Le petit déjeuner kurde...

La superbe route de Van à Bahcasaray




Une coiffure correcte. On aime pas... ou on aime pas...


Sur la route entre Van et Dogubayazit



Le mont Ararat à Dogubayazit



Le palais d´İchal Pasa à Dogubayazit construit au 18ème siècle






jeudi 18 juin 2009

Le nord, l´est et la longue histoire d´un visa iranien qui se mérite

Gare de Kayseri, 2 h de retard après 4 h d´attente, alors on fait des connaissances.

La suite du trajet jusque Dogubayazit, extreme est de la Turquie ..



Samedi 14 juin.


Nous quittons la Cappadoce en train direction Sivas et Samsun sur la cote de la mer noire au nord.


Le train en Turquie c´est un peu à celui qui sera le plus lent ou le moins cher. 10 h de trajet entre Sivas et Samsun pour 300 km et 7 euros. Le temps de dormir (beaucoup), de regarder défiler au ralenti le paysage et de faire des interminables parties de Rami en initiant nos compagnons de voyage à ce jeu o combien plapitant. Le controleur a chaque passage devant notre compartiment s´arrete pour voir si le jeu se déroule bien et saisir une miette du match en cours...


La locomotive remplie la steppe turque de son vrombrissement et semble sur le bord de l´arret cardiaque lorsque survient une cote. La rapidité de l´ensemble est telle que parfois un groupe de personnes sur le bord de la voie agite le bras et monte dans le train qui gentillement s´est arreté. Un concept pratique, économique mais lent.

De Samsun nous partons à l´est vers Trabzon, ville bruyante et animée au bord de la mer noire ou l´on se délecte de poisson grillé, de loukoums et de patisseries. Le lendemain nous poursuivons vers l´est et les monts Kaskar qui parait il valent le détour.


Nous arrivons dans les montagnes dans un brouillard a couper au couteau. L´imagination ne suffit pas à nous motiver pour rester quelques jours dans cette purée de poids avec des sacs lourds à nous enfoncer dans le sol. Désoeuvrés, nous mangeons une boite de thon sous un pylone électrique ne sachant trop que faire. Pas de visa iranien, mauvais temps, ces moments du voyage ou tout semble aller de travers et ou on aimerait avoir un ane, une mobylette et foutre en l´air les tracasseries administratives pour se sentir plus libre et se laisser porter par ses envies.

Le visa iranien parlons en, rien de plus compliqué : vous faites la queue à İstanbul. Le gentil préposé vous dit que la demande n´est pas possible directement. Numero d´autorisation obligatoire via une inscription douteuse par internet, 50 euros chacun en plus des 60 du visa et en théorie 10 jours d´attente. Nous hésitons...discutons...payons et tentons le coup pour 140 euros en tout. Erreur, nuos attendons toujours ce numéro 3 semaines après et notre argent s´est envolé dans les nuages. Alors en ce mercredi sous ce pylone on y croit plus vraiment.


Et puis...le hasard...les rencontres...La magie du voyage...

Surgit au détour de cette route perdue et noyée dans la brume un jeune gaillard tout alerte qui revient de sa randonnée dans le brouillard. C´est Joe, anglais et prof d´anglais a İstanbul, qui profite de sa semaine de vacances. Joe a voyagé dans le sud est de la Turquie et comme nous a un jour tenté de faire une demande de visa iranien par la voie dite "légale" et sans succès. Joe parle le turc, nous passe son portable. Nous appelons un hotel pres de la frontière iranienne à Dogubayazit (vous connaissez? Nous non plus!) qui connait les bons tuyaux et les moyens plus rapide pour arriver à ses fins. Le dit hotel nous conseille de retourner a Trabzon au consulat iranien et de refaire une demande en "insistant lourdement si nécessaire" sic.


Alors nous y croyons et nous y allons. Demi tour, au revoir les montagnes embrumées, retour a Trabzon avec Joe la providence.


Ce matin, nous trouvons après 1 heure de recherche un minuscule consulat que personne ne connait et que personne ne semble visiter, dans un immeuble en construction. Accueillis dans des fauteuils en velours, nous attendrons UNE heure, UNE, sans insister pour avoir un splendide visa iranien de 30 jours bien réglementaire avec sourire du préposé offert. Ce dernier nous souhaite un trés bon voyage et nous serre la pince. Voila...magnifique non? c´est pourtant si simple...

Alors oui nous irons en İran. Après tant de doutes et de tergiversations nous sommes contents de pouvoir poursuivre par la route ce voyage. C´est peut etre vous maintenant qui allez vous faire du souci. Passage de relais, nous nous chargerons de vous rassurer au fil des jours passés dans l´ancienne perse. Nous suivons l´actualité tous les jours sur le net et gardons la tete froide. A suivre...toujours plus à l´est...


Entre Sivas et Samsun, au rythme lent d´un train peu motivé ...









Une allure d´escargot en fait...celui ci nous a fasciné...



Ville de Trabzon au bord de la mer noire. En face la Russie. Sisi...