jeudi 27 août 2009

La plus belle route du monde (ou presque)


Aller au Laddakh par la route constitue toujours une aventure. Territoire isole et perdu derrière la haute chaine de l'Himalaya, c'est a coup d'heures de jeep (ou d'une heure d'avion pour les plus riches) que l'on rejoint Leh, la capitale de cette région majoritairement bouddhiste aujourd'hui rattachée a l'état indien du Jammu et Cachemire.

De Manali dans l'état de l'Himachal Pradesh, nous rejoignons la petite ville de Keylong, perdue dans la vallée du Lahaul qui rejoint le Pakistan voisin. Nous avons rendez vous avec Geshe Lobsang Tseten, moine originaire du monastère de Karsha au Zanskar, avec lequel notre association Solidarijeune travaille depuis 5 ans (pour plus d'info allez vite sur www.solidarijeune.org).

Geshe Lobsang est un peu notre référent en Inde pour le projet Karsha car sur place, car les moines du Zanskar ne parlant pas l'anglais, il est plus que difficile d'être autonome et d'anticiper quoique ce soit depuis la France.

Après un court et périlleux trajet en bus dans la poussière et au bord du précipice, nous le retrouvons au petit village de Jalma, au monastère d'Ootang exactement, ou il vit la pour trois semaines, seul, ermite parmi les montagnes.
Geshe Lobsang est quelqu'un de très occupe, réquisitionne a droite et a gauche, parfois loin a l'étranger, pour divulguer le fruit de sa connaissance et de sa sagesse. Il s'est retire ici quelques jours pour préparer un séminaire a Dharamsala. Nous passons quelques heures a bavarder autour du monastère de Karsha, du Zanskar, le tout en faisant la cuisine ou en buvant de grandes tasses d'eau chaude pour soigner nos ventre fatigues par l'Inde d'en bas.

Pour la première fois depuis trois mois, nous goutons... LE SILENCE!!!! Oui, pas un bruit, rien, le néant auditif. Le silence, comme disent les provençaux, ça fait tellement plus de bruit qu'un chant de grillons...Nous dormons comme des marmottes en supportant pour la première fois un bon duvet bien chaud, dans ce lieu magique, entre glaciers et rivières, bien loin de l'Inde qui rugit et qui transpire la bas au loin vers le sud.

Nous laissons le lendemain Geshe Lobsang dans son ermitage et repartons pour Leh, par l'une des deux seule route permettant de rejoindre le Ladakh en été. Paysages éblouissants, cols qui flirtent avec les nuages, dont le dernier avant Leh, le Tanglang la, culmine a 5300m, le deuxième plus haut col routier du monde (le premier, au nord de Leh culmine a 5600m). Ciel bleu éclatant, montagnes couleur ocre, jaune, anthracite, nous avons l'impression de glisser sur une aquarelle...

La poussière est bien la, les frissons de la route a l'indienne aussi, notamment cette éternelle descente du Tanglang la ou le chauffeur, sentant l'écurie, lâche les brides et flirte avec le vide. Secousse, nœuds dans le ventre, mal aux fesses, on finirait presque par s'habituer. Les nombreux panneaux ou fleurissent les maximes du style, "if you are married, divorce speed" ou "after Wisky, drive risky" ou encore "safety on road, safe tea at home", semblent laisser de marbre tous ces chauffeurs fous qui filent tels des ambulanciers dans des pistes défoncées ou le mot parapet pourrait passer pour une insulte.

Nous voila donc a Leh, occupes a courir de boutiques en boutiques pour préparer quelques affiches a emmener au monastère de Karsha. Deux jours de pistes nous attendent avant de se retrouver au paradis,au pays des neiges et des lamas, du thé au beurre de Yack (ça ce n'est pas vraiment le paradis) et des soirées a regarder les étoiles dans un ciel pur comme l'espace. Rendez vous dans quelques jours pour d'autres nouvelles et d'autres photos. En attendant vous pouvez aller sur solidarijeune.org pour un avant gout.


Geshe Lobsang Tseten et son sourire qui fait toujours du bien

N'est ce pas?

La vue depuis sa chambre

En route pour Leh, soyons patients et endurants...

Chargement de rigueur de notre Tata Sumo, pour rester stable...

Fin de l'été, les troupeaux regagnent les vallées

Esprit grand raid, que vole la poussière...

incroyable It is

Une "stupa" en arrivant vers Leh

Terminons avec le sourire : comment transporter une poule blanche facilement en la gardant propre? Facile...

mercredi 19 août 2009

Bodhgaya, une parenthese sur les traces du Boudha

Fin du periple vers l’est. Avant de remonter vers le nord et la fraicheur de l’Himalaya, nous terminerons notre course vers l’orient a Bodhgaya, le lieu ou il y a 26 siecles un jeune homme du nom de Siddhartha Gautama atteignit l’eveil, plus connu sous le nom de Bouddha. Aujourd’hui devenu lieu de pelerinage pour les bouddhistes du monde entier, Bodhgaya voit defiler toute une ribambelle de fideles, de bonzes, de moines tibetains, bouthanais, birmans, thai, chinois, japonais...Chaque pays a ici bati son temple, ce qui confere au site comme un parfum de parc d'attraction sur le theme des temples bouddhistes et de l'Asie.

Bodhgaya ou comment se consoler de ne pas avoir le temps de poursuivre encore plus a l'est, la peninsule indochinoise, l'empire du milieu et du soleil levant. Ce sera pour une autre fois.

Bref un petit parfum d’Asie, de calme et de serenite pour cloturer dans la douceur ce periple dans l’Inde de la plaine, cette Inde qui grouille, qui fait du bruit, qui se debat pour survivre, dans un chaos organise indescriptible.

Le sous continent vit ces temps ci la secheresse la plus grave de ces 20 dernieres annees. El nino, le changement climatique, bref, la mousson cette annee n’a pas daignee se bousculer et c’est tout un peuple qui scrute le ciel. Alors ces derniers temps apparaissent les suicides chez les paysans, des migrations en masse vers les bidonvilles de Delhi. Deja A Varanasi le niveau du Gange (expetionnellement bas) nous avait etonne. La grippe porcine ne semble pas encore etre la priorite des gens de la terre qui ont bien d’autre chats a fouetter.

En attendant c'est sans doute "uses" que nous terminons ces 5 semaines en Inde. Nous disons en Inde car si le Zanskar ou nous terminerons ce voyage est officiellement en Inde, cela n'a vraiment rien a voir avec cet immense pays que nous venons de traverser.

Uses parce que ce pays est usant. Uses par ce harcelement continu du touriste, ces arnaques permanentes cachees derriere chaque sourire, uses par ce climat trop chaud, trop humide, trop bruyant, ces odeurs, cette foule, ce milliard d'habitants dont on a l'impression a chaque rue qu'il s'est rassemble la, devant vous...


Uses parce qu'il fut quasiment impossible durant ce sejour en Inde de rencontrer qui que ce soit en dehors d'un rapport direct ou indirect a l'argent. Arriver en Inde apres le moyen orient constitue un choc qui ne laisse pas indifferent. Sans doute les gens ici ont d'autres choses a faire et a penser que de tailler la bavette avec deux huluberlus venus s'extasier devant une vache ou un sari multicolore...Ici il faut vivre, il faut survivre, la gentillesse et la curiosite ne remplissent pas les puits...


Uses parce que dans ce pays il faut mettre au placard tout ce que votre culture vous a inculque depuis des annees dans les rapports humains : Politesse, courtoisie, respect, ecoute, calme, proprete, rapidite, sont des mots qui ici n'ont pas de sens. On s'habitue certes, mais parfois quand le corps et la tete sont fatigues, l'envie vous prend de retrouver votre mode de vie a l'occidentale, vos supermarches et vos trottoirs bien propres, pour vous couper de cette foire immense.


Visiter l'Inde, la vraie, vous impose d'avoir une forme psychologique olympique. Pas le droit de craquer, de faiblir ou alors les microbes et la fatigue vous sautent dessus et ne vous lachent plus.


Rendez vous dans quelques jours au nord, le Zanskar, l'Himalaya. Partir vers les cimes et l'austerite de la montagne nous fera du bien. Histoire de rentrer en France fatigues mais heureux et de dire une fois a l'aeroport : au fait, quand est ce qu'on repart?


Priere au temple de Mahabodi a Bodhgaya



Le temple tibetain

Toujours des scenes de rues car c'est dans la rue que l'Inde se visite...


Bodhgaya





Merveilles a 4 roues, qui supportent toujours plus, encore plus...