vendredi 14 août 2009

Le long du Gange


Kajuraho

Kajuraho est un site que l'on peut qualifier aisement de tres touristique, accessible au terme d'une route chaotique qui transformerait n'importe quel bus en panier a salade.
Kajuraho vante ses temples "erotiques" ou sont detaillees quelques positions perilleuses et acrobatiques du Kama sutra.
Au dela de cet aspect un peu frivole, c'est un site ancien avec de nombreux temples datant du 10 ou 11 eme siecle. Notre visite sera assez rapide, nous passerons surtout de nombreuses heures a nous prelasser, a taper le carton sous les ventilateurs et bien sur a marchander, negocier, et envoyer paitre les rabbateurs plus collant que des mouches. Un peu de nonchalance dans ce pays parfois s'impose...

Surtout que derriere viennent 14 h de bus qui nous emmeneronnt, pas vraiment rapidement, a Varanasi. Tours et detours, routes affreuses, poussiere, l'arriere train en compote, les chauffeurs de Rickshaw attendent de pied ferme pour extirper quelques roupies du voyageur fatigue et resigne...


Varanasi


Varanasi (ou Benares pour les occidentaux), est une ville pour laquelle nous occidentaux avons tout un tas de prejuges et d'images folles en tete, avant meme d'y mettre les pieds. La realite est plus balancee, mais cette ville vous livre indeniablement des images fortes qui laissent parfois assez perplexe.

Varanasi, c'est une vieille ville, avec sur le bord du Gange des ruelles tres etroites que l'on qualifiera volontiers de "coupe gorge" tant il y est facile de s'y perdre de nuit (surtout sans eclairage) comme de jour. En contrebas de ce labyrinthe mine de bouses de vaches, de temples caches et de rabbatteurs d'hotel, se trouve le Gange, le fleuve mythique et sacre de l'hindouisme. Sur des Km, ses eaux sont bordees par les "Ghats", longs escaliers de pierre formant des sortes de gradins entre le fleuve et la ville qui le surplombe.


Si les ghats restent calmes tout au long de la journee, c'est a l'aube et au crepuscule que Varanasi et son fleuve commencent a se parler.
Pelerins et habitants se retrouvent la, les pieds dans une eau couleur gris vert ou tous les dechets que la vie et la mort peuvent produire se diluent dans un grand bouillon inquietant. Sur quelques centaines de metres se multiplient des scenes aussi variees qu'etranges et deroutantes. Les uns se lavent, les autres prient face au soleil levant, les mains jointes et le corps immerge dans une eau parfois pleine de cendres issues des multiples cremations, les enfants batifolent et plongent comme a la piscine, un vieil homme assis a la sortie d'une canalisation d'eaux usees de la ville peche les multiples poissons venus profiter du remous a la sortie du tuyau, un autre prend un bain et lave ses buffles en les frottant longuement avec une attention touchante...Plus loin des hommes lavent leur linge en le frappant avec vigueur sur de petites pierres plates, les sadous (des ascetes que l'on qualifie de "renoncant" car vivant sans aucune possession materielle ou affective) assis en lotus prient des heures entieres en dodelinant de la tete. Juste a cote flotte une carcasse non identifiee, bien gonflee par sa lente derive dans des eaux trop chaudes...

Nous, touristes, faisons bien sur partie de ce tableau. Sur les quais, en barque, nous derivons par dizaines au milieu de ce monde que peu d'entre nous comprennent. Un peu plus loin de nombreux buchers crepitent. Se faire incinerer et disperser ses cendres dans le fleuve est un aboutissement pour tous les hindouistes, meme si le bois necessaire a la cremation est souvent financierement innaccessible. Les corps arrivent, les feux se succedent, chevres et vaches ruminent en regardant la scene, des enfants sur le quai d'a cote jouent au criquet... Vie et mort se cotoient, le sacre se melange a la realite d'une ville qui grouille, qui vit, qui meurt et qui rejette; le Gange, bouillon de culture et de mysticisme, se charge de tout recevoir et de tout emporter.


Les bords du Gange

Ceremonie de la Puja (offrande), qui a lieu tous les soirs sur un Ghat, et qui attire autant les hindouistes que les touristes.

Les Sadous

Lever de soleil sur les Ghats

Lessive a la force des bras

La vue depuis la terrasse de notre hotel.







Temples a Kajuraho


Trempette dans un bain de boue pour les buffles, histoire de se premunir des insectes et autres parasites.


Petit pensionnaire des maison en Inde, le Gecko

3 commentaires:

  1. Vos photos me donnent tres envie de prolonger le voyage d un mois et de faire un saut en Inde!! j espere que vous profitez bien, a bientot.

    bisous du groupe solidarijeune bhaktapur aout 2009 ;-D

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  2. Ouaip , moi aussi ca me donne bien envie de faire un ptit tour du cote de l Inde , qui est certe plus touristique ms aussi plus riche que le bangladesh....
    Je voudrais donner une mention speciale a mathieu ,sa casquette a rabat et sa ptit tete!!!
    J espere que tout le ;onde va bien et que vos estomacs ne souffrent pas trop.....
    Bisous from Dhaka

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  3. Soft les photos de Kajuraho ;)
    Aurelise

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