Toujours plus à l'est: Goa, sous des trombes d'eau

Panaji, etat de Goa.

Une journee de train au milieu des rizieres pour rejoindre l'etat de Goa. Goa c'est un tout petit etat de l'Inde qui attire une foule de touristes occidentaux lorsque'arrivent les fetes de fin d'annee. Goa, ses plages, ses cocotiers, ses boites de nuits, sa musique techno, ses (moins) nombreux hyppies qui dans les annees 60 se sont rues sur ces plages paradisiaques. Aujourd'hui les logo Mastercard et Visa se chargent de vous rappeler que le temps du "flower power" s'en est alle un peu plus loin. Goa a ete colonise par les portugais au 16 eme siecle.

Panaji est une ville d'Inde typique, c'est a dire multifacette. Apres la patte anglaise de Bombay, Les temples hindouistes cotoient ici les cathedrales baroques, Jesus et Shiva se partagent le gateau dans une entente cordiale. Villa coloniales, facades blanches et bleues, crucifix, on pourrait se croire au Portugal ou en Amerique du sud. Ce Dimanche il y a foule a la cathedrale, une fanfare fait vibrer ses cuivres, la foule est dense, robes du dimanche, melange des styles, coupes cheveux court pour les femmes, robes a la portugaise. On se croirait au Bresil. Etonnant non? Sur la plage, point de baigneurs, des dechets et des vagues enormes, les cocotiers font le drapeau sous un vent violent. Goa sous la mousson...

Cote cuisine ici c'est la fete. Le poisson frit, les crevettes nous tapissent l'estomac acompagnes bien sur de leurs epices. On a vu pire. A Panaji, nous retrouvons les joies du deux roues en louant un petit scooter. Ce n'est peut etre pas la meilleur idee. Ce n'est pas le pays le moins dangeureux pour faire du deux roues, ce n'est pas du tout le meilleur moment vu la saison, et ce n'est pas le bon endroit pour garder ses reperes: apres des annees ou l'on nous a patiemment appris a "garder sa droite", il nous faut aujourd'hui "serrer a gauche'...Tout un programme

Nous nous retrouvons donc sur les routes indiennes, a slalomer entre les vaches, les camions et les flaques de boue. C'est risque mais c'est un regal. De temps en temps la nature vous deverse des seaux d'eau sur la carafe puis le calme revient et sous un ciel obstinement gris, on profite de l'accalmie pour sentir la terre se rechauffer et la vie reprendre. A Goa la terre est rouge, lorsqu'il pleut, c'est une eau couleur ocre qui serpente sur cette terre qui degorge et qui ne sait plus que faire de tous ces litres de flotte...Spectacle magnifique, jeu de couleurs, les buffles eux pataugent dans les rizieres et se regalent dans des paturages vert fluo detrempes. Quelques vaches stoiques, plantees au milieu de la route, courbent l'echine sous les coups cinglants de ces gouttes d'eau grosses comme des noyaux qui vous fouettent le visage. Fete du vegetal, de la generosite climatique, de l'abondance hydraulique...apres des semaines passees dans des deserts tous plus arides les uns que les autres, l'oeil et le moral apprecient.